Kent Harrington en 10 dates, par lui-même

 

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1962. À l’âge de dix ans, on m’envoie à l’académie militaire. Plus rien dans ma vie ne sera plus jamais pareil après cela. On ne rentre jamais chez soi du pensionnat.

1967. Eté. Je vois deux hommes se battre à coups de machette tandis que j’attends un train de campagne sur un quai de gare au Guatemala ; l’un des deux reçoit un coup mortel. Je n’ai encore jamais rien vu d’aussi brutal. Ma tante me donne un pistolet, qui ne me quittera pas de tout l’été.

1969. Je quitte la maison à seize ans, après avoir été placé en «centre de détention pour mineurs» à plusieurs reprises. Contraint de me débrouiller seul, je flirte avec la criminalité et fait un temps partie de ce milieu. Je le rejette finalement et décide d’entrer à l’université et de mener une vie normale.

1972. Je rencontre le peintre Ross Curtis, qui va changer ma vie en me faisant découvrir le monde de l’art et des artistes. Ross et sa femme voient quelque chose en moi. Je fais la connaissance d’autres peintres et écrivains chez les Ross, à Sausalito : Ed Stone, Russell Chatham, Eileen Curtis, la célèbre céramiste, et d’autres artistes californiens importants. Une bénédiction pour un futur écrivain.

1974. Je sors diplômé de l’Université d’État de San Francisco. J’ai 22 ans, et je décide de me lancer dans l’écriture d’un roman. J’en écris deux en fait, qui ne seront jamais publiés. Je commence à maîtriser peu à peu l’art de la fiction romanesque. À cette époque, je collectionne en parallèle un tas de petits boulots : agent d’assurances, ouvrier en usine, enseignant suppléant.

1985. Je travaille dans le quartier d’East Oakland, un ghetto épouvantable, durant cinq ans. Je vais sortir transformé de cette expérience. Je suis contraint de me servir d’une arme un jour, pour éviter d’être tué. Mes écrits deviennent plus noirs à cette période, mais je continue d’écrire des romans, parfois sur une planche à pince, sur mon lieu de travail.

1995. Je publie mon premier roman, «Dark Ride» (Sombre Balade, Pocket n° 11281). L’accueil est bon ; ma carrière de romancier est lancée.

1998. J’écris « Dia de Los Muertos » (Le Jour des Morts, Pocket n° 10989), grâce auquel me voilà romancier qualifié. Je vends les droits du livre au cinéma. J’entre dans l’écurie DMP, une prestigieuse petite maison d’édition américaine spécialisée dans le polar, créée et dirigée par le non moins célèbre Dennis McMillan. Je vais y publier plusieurs romans sur une période d’un peu plus de dix ans : « The American Boys » (Point de non-retour, Pocket n° 11474), « Red Jungle » (Jungle Rouge, Folio n° 643), « The Good Physician » (Le Serment, Folio n° 605 ). C’est une période parmi les plus passionnantes et créatives de ma vie.

2001. Je retourne au Guatemala et j’écris Jungle Rouge. Je commence le livre chez mon oncle, qui habite la capitale. Il s’agit d’un thriller politique à la façon d’un Graham Greene : c’est un nouveau départ pour moi sur le plan stylistique, sur un sujet que j’ai toujours voulu aborder. Le livre sera choisi pour figurer au nombre des 10 meilleurs romans policiers de l’année par le Library Journal of America.

2005. J’écris Le Serment. Le San Francisco Sunday Chronicle publie une critique du bouquin dans ses pages « Livres », un rêve de gamin devenu réalité. Je suis né en effet à San Francisco et j’ai grandi en lisant ces pages.

2014.  Tabloïd Circus – écrit en 2009 et encore inédit en version papier – paraît en France chez Denoël dans la collection « Sueurs froides », dans une traduction de mon ami Nordine Haddad, qui a traduit tous mes livres en Français à l’exception d’un seul.

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